De lanouvellerepublique.frLe grand cormoran a mauvaise presse. Une injustice, s’insurge le Gods où on a de nombreux arguments pour réhabiliter ce grand oiseau noir.Les naturalistes du Groupe ornithologique des Deux-Sèvres en ont marre du procès fait au grand cormoran et souhaitent tordre le cou… à quelques idées reçues.
Le grand cormoran, c'est gros, c'est noir, ça a un bec crochu : c'est méchant.
Les naturalistes du Groupe ornithologique des Deux-Sèvres en ont marre du procès fait au grand cormoran et souhaitent tordre le cou… à quelques idées reçues.
Le cormoran et les maladies
On dit qu'il est un concurrent de l'homme.
« Les rapaces ont été, en leur temps, décimés, rappellent les ornithologues, tout comme les cormorans, car considérés comme des concurrents de l'homme. Aujourd'hui, leur rôle de régulateurs des maladies des populations de proies (et donc de régulation dans les équilibres des écosystèmes dont l'homme tire un avantage considérable lorsqu'ils fonctionnent convenablement) est mis en avant par le monde de la recherche et bientôt accepté par tous les acteurs de la gestion des espaces ruraux. Pourquoi n'en serait-il pas de même pour cette espèce ? »
Le cormoran et le froid
On dit que le grand froid a attiré le prédateur dans le Marais.
« L'espèce est en effet un hivernant commun en Deux-Sèvres et un nicheur rare. Mais la vague de froid de février a eu l'effet inverse de celui évoqué : les cormorans ont majoritairement déserté le département, préférant rejoindre des contrées côtières ou plus méridionales afin de s'alimenter, l'essentiel des plans d'eau deux-sévriens étant pris par les glaces. »
Le cormoran et la pêche
On dit que les rassemblements de cormorans menacent les populations piscicoles.
« Si de petites troupes de cormorans ont pu se former localement, comme cela semble le cas à Coulon, c'est parce que les eaux libres de la Sèvre leur permettaient d'y pêcher. Toutefois, la présence en hivernage de cette espèce très mobile ne permet pas de conclure à une menace particulière sur les populations piscicoles locales, les oiseaux étant capables de parcourir de très grandes distances pour s'alimenter. »
Le cormoran et l'anguille
On dit qu'à chaque plongeon, le cormoran pêcherait une anguille.
« Ce ne semble qu'être un moyen d'attiser les clivages autour de cette espèce. Tout le monde se réjouirait que l'anguille, espèce menacée s'il en est (dont les civelles sont par ailleurs toujours pêchées en baie de l'Aiguillon !) soit aussi abondante dans le Marais poitevin. »
Le cormoran et la gourmandise
On dit qu'il ingurgite 400 grammes de poisson par jour.
« Ces 400 grammes de poisson effectivement consommés chaque jour par le grand cormoran, s'ils peuvent parfois poser problème lorsque des groupes importants pêchent sur des petites pièces d'eau fermées, sont négligeables comparés à la production d'un milieu naturel aussi riche que le Marais poitevin. »
la phrase
« L'attention ne devrait-elle pas se porter plutôt sur les vrais fléaux ? »
La population de grands cormorans serait en voie de stabilisation. « S'il reste probablement des colonies cherchant à se reproduire dans notre département, l'attention des gestionnaires de nos cours d'eau ne devrait-elle pas se porter plutôt sur les vrais fléaux : l'écrevisse de Louisiane, grande consommatrice d'œufs de poisson, ou la jussie qui asphyxie nos milieux aquatiques ? »
Sources : http://www.lanouvellerepublique.fr/Toute-zone/Actualite/Environnement/n/Contenus/Articles/2012/04/24/Le-grand-cormoran-est-il-l-homme-a-abattre