De lanouvellerepublique.frLe grand cormoran a mauvaise presse. Une injustice, s’insurgent les ornithologues qui ont de nombreux arguments à faire valoir.
Finalement moins dangereux que le silure-glane ? Cormoran. Il suffit de prononcer le nom pour que les passions se déchaînent. Le grand oiseau a mauvaise presse. En Loire, comme ailleurs. Récemment, le Groupe ornithologique des Deux-Sèvres est monté au créneau pour tenter de tordre le cou à quelques idées reçues. De son côté, la Ligue pour la protection des oiseaux de Touraine estime que, quitte à parler de prédateurs, on ferait mieux de s'en prendre au silure-glane. « Les spécimens sont de plus en plus gros d'où des dégâts accrus, alors que la population du cormoran, elle, est en voie de stabilisation », constate Jean-Michel Feuillet, animateur spécialisé à la LPO.
N'empêche, on a beau dire ou faire, le débat reste houleux. Alors qu'en est-il vraiment ? Réponses aux questions que vous vous posez.
Le cormoran et les maladies
On dit qu'il est un concurrent de l'homme. « Les rapaces ont été, en leur temps, décimés, rappellent les ornithologues, tout comme les cormorans, car considérés comme des concurrents de l'homme. Aujourd'hui, leur rôle de régulateurs des maladies des populations de proies (et donc de régulation dans les équilibres des écosystèmes dont l'homme tire un avantage considérable lorsqu'ils fonctionnent convenablement) est mis en avant par le monde de la recherche et bientôt accepté par tous les acteurs de la gestion des espaces ruraux. Pourquoi n'en serait-il pas de même pour cette espèce ? »
Le cormoran et le froid
On dit que le grand froid a attiré le prédateur dans nos contrées. « L'espèce est en effet un hivernant commun dans nos régions et un nicheur rare. Mais la vague de froid de février a eu l'effet inverse de celui évoqué : les cormorans ont majoritairement déserté le secteur préférant rejoindre des contrées côtières ou plus méridionales afin de s'alimenter. »
Le cormoran et la pêche
On dit que les rassemblements de cormorans menacent les populations piscicoles. « Si de petites troupes de cormorans ont pu se former localement, c'est parce que les eaux libres leur permettaient d'y pêcher. Toutefois, la présence en hivernage de cette espèce très mobile ne permet pas de conclure à une menace particulière sur les populations piscicoles locales, les oiseaux étant capables de parcourir de très grandes distances pour s'alimenter. »
Le cormoran et l'anguille
On dit qu'à chaque plongeon, le cormoran pêcherait une anguille. « Ce ne semble qu'être un moyen d'attiser les clivages autour de cette espèce. Tout le monde se réjouirait que l'anguille, espèce menacée s'il en est soit aussi abondante. »
Le cormoran et la gourmandise
On dit qu'il ingurgite 400 grammes de poisson par jour. « Ces 400 grammes de poisson effectivement consommés chaque jour par le grand cormoran, s'ils peuvent parfois poser problème lorsque des groupes importants pêchent sur des petites pièces d'eau fermées, sont négligeables comparés à la production d'un milieu naturel important. »
Sources : http://www.lanouvellerepublique.fr/Toute-zone/Actualite/Environnement/n/Contenus/Articles/2012/06/05/Le-grand-cormoran-est-il-l-homme-a-abattre