De ornithomedia.comAlbatros de Laysan (Phoebastria immutabilis) retirant un parasite sur un jeune poisson-lune dans le Pacifique
Photographie : Keiko Sekiguchi / Marine Biology Le Môle ou Poisson-lune (Mola mola) est le plus lourd poisson osseux marin : un individu de 2,7 mètres de long et de 2,3 tonnes a déjà été observé.
Il est présent dans la plupart des océans tropicaux et subtropicaux du monde. En dépit de sa forme particulière (il ressemble à une tête de poisson sans queue), il peut nager rapidement et se déplacer sur de grandes distances.
Il est souvent observé près de la surface : pour certains chercheurs, il se réchaufferait ainsi son corps après avoir plongé dans les grandes profondeurs. Pour d'autres, il chercherait à se faire retirer ses parasites par d'autres vertébrés, des poissons mais aussi des oiseaux marins.
En juillet 2010, des chercheurs japonais ont observé au nord-ouest de l'Océan Pacifique un banc d'une cinquantaine de jeunes môles nageant près de la surface et présentant leurs nageoires dorsales et caudales au-dessus de l'eau. Certains nageaient même sur le côté et exposaient leurs flancs.
La plupart était infestée par des copépodes (crustacés) du genre Pennella, que l'on retrouve aussi sur les cétacés; leurs femelles s'implantent dans la graisse cutanée de leur hôte, s'y attachent grâce à une ancre à trois cornes et se nourrissent des tissus environnants.
Sur les jeunes poissons-lunes, des pennelles avaient pondu et avaient provoqué des inflammations locales.
Albatros de Laysan (Phoebastria immutabilis) et jeunes poissons-lunes (signalés par des flèches) dans le Pacifique : les poissons nageaient à proximité des oiseaux et exposaient leur flancs.
Photographie : Kota Muramatsu / Marine Biology Un Albatros de Laysan (Phoebastria immutabilis) était aussi présent et était suivi par plusieurs poissons. Il a été vu attrapant un copépode, qu'un second albatros a essayé de voler. Cette scène a attiré un troisième Albatros de Laysan et trois Albatros à pieds noirs (Phoebastria nigripes). Les poissons-lunes nageaient à proximité de ces oiseaux. Ces derniers leur ont retiré au moins quatre parasites. Des photos ont été prises.
Il s'agit a priori de la première preuve directe et illustrée d'un nettoyage symbiotique de poissons-lunes par des albatros. Mais du fait des difficultés d'observation en haute mer, ce type de relation a peut-être été sous-estimé dans le passé.
Burger (1988) avait ainsi signalé que plus de 85% des Puffins fuligineux (Puffinus griseus) stationnant dans la baie de Monterey en Californie restaient à proximité de poissons-lunes. K. Sekiguchi avait photographié en 2005 six Albatros à pieds noirs entourant un poisson-lune et le "picorant", mais aucune capture de parasite n'avait été alors notée.
Source :
Abe T., Sekiguchi K., Onishi H., Muramatsu K. et Kamito T. (2012). Observations on a school of ocean sunfish and evidence for a symbiotic cleaning association with albatrosses. Marine Biology. http://oceansunfish.org/fulltext.pdf
Sources : http://www.ornithomedia.com/infos/breves/breves_art1_328.htm