De huffingtonpost.frA la veille de la Conférence des Nations unies pour un développement durable, Rio+20, nous pensons que les conférences sur l'environnement sont importantes, mais qu'il existe également une autre voie à explorer: parier sur les actions locales et sur ceux qui les initient.
Aujourd'hui, nous vous présentons José et Tommy Mélo, un père et son fils, qui se battent pour la préservation du patrimoine naturel de leur Cap-Vert natal. Le pays est bien connu pour sa musique et ses plages: un vrai paradis sur terre... Mais pas pour de nombreuses espèces marines gravement menacées.
José et Tommy Mélo assurent le suivi des oiseaux sur l'île de Razo Sur l'île de Razo, dans l'Aire marine protégée de Santa Luzia, où se réfugient plusieurs espèces d'oiseaux endémiques, le Puffin du Cap-Vert est en danger: victimes d'une tradition gastronomique locale, chaque année, des milliers de Puffins sont capturés et tués par les braconniers. Même triste sort pour les tortues caouannes (Caretta caretta), véritables merveilles de la nature, trop souvent capturées par erreur dans les filets de pêche des dérivants, lorsqu'elles ne sont pas mutilées par jeu...
Malgré un fort dispositif légal pour protéger les tortues adultes et leurs œufs sur tout l'archipel, les braconniers continuent de les chasser pour leur viande, leurs œufs et leur carapace servant à l'artisanat et à la composition d'aphrodisiaques. Le développement incontrôlé de l'activité touristique sur les plages où les tortues se reproduisent est aussi un élément d'inquiétude. Ces pratiques, si l'on ne fait rien, pourraient avoir des effets désastreux sur l'équilibre des écosystèmes du Cap Vert.
Il y a six ans, José et son fils Tommy ont décidé d'agir pour la protection des animaux marins. C'est leur travail de surveillance qui permet désormais d'empêcher le massacre des puffins. Pendant ces campagnes de protection, José et Tommy mènent quotidiennement des missions nocturnes de surveillance, souvent dans des conditions difficiles car c'est la nuit que les oiseaux marins retournent aux terriers où ils ont installé leurs nids.
https://www.youtube.com/watch?v=RXWqhBcyIFU&feature=player_embedded
Leurs campagnes sensibilisent aussi les pêcheurs: ils cessent graduellement de ramasser les œufs des tortues et finissent même par contribuer aussi à leur protection. Comme le dit Tommy, le but de ces campagnes est de "protéger les nids contre les menaces humaines et naturelles afin de garantir la reproduction des tortues. Tout le monde y gagne: les tortues, l'écosystème et le grand public!"
Nous les avons suivis sur l'une de leurs missions par pluie battante dans un petit zodiac bravant les lames des vagues déjà hautes et le manque total de visibilité; adrénaline certes... mais surtout la certitude que Tommy et José sont prêts à tout pour protéger la nature qu'ils aiment. C'est cela qui nous plaît et c'est en cela que nous reconnaissons des champions... Non pas des super héros de l'écologie, juste des gens comme vous et moi qui décident d'agir à leur échelle pour leur avenir.
Nous croyons en effet que chacun peut être un champion de la protection de l'environnement et qu'un petit effort peut avoir un impact positif à plus grande échelle sur nos écosystèmes. Autrement dit, nous avons besoin de champions locaux, et ils ont besoin de nous, pour préserver notre écosystème.
Sources : http://www.huffingtonpost.fr/markus-faschina/cap-vert-environnement_b_1559810.html