De midilibre.frLe centre régional de la faune sauvage vient d'ouvrir à Villeveyrac. (D.R) Président de la LPO de l’Hérault, Pierre Maigre est le “père” du centre régional de sauvegarde de la faune sauvage qui a été inauguré à Villeveyrac ce samedi.
La LPO (Ligue de protection des oiseaux) fête ses cent ans cette année, mais la LPO de l’Hérault que vous présidez n’a que six ans…
Avant 2006, en Languedoc- Roussillon, il y avait une seule LPO départementale, dans l’Aude. Pour ma part, j’ai été très longtemps correspondant du Muséum national d’histoire naturelle. Durant ma vie, j’ai capturé et bagué 37 000 oiseaux. Étant ancien directeur de la CCI, depuis en préretraite, j’ai attendu d’avoir plus de temps libre pour créer celle de l’Hérault.
Nous comptons aujourd’hui 680 membres et sept salariés. Avec la LPO, nous avons une convention de partenariat mais en même temps nous gardons une certaine indépendance.
Comment est né ce projet de centre de sauvegarde ?
Il y avait un besoin grandissant pour soigner les oiseaux en détresse. Pendant très longtemps, c’est un habitant de Frontignan qui s’en chargeait chez lui, dans son garage et son jardin. Il ne pouvait même pas prendre un seul jour de congé. Ce centre est le septième créé par la LPO en France, et le premier dans la région, donc.
Pourquoi l’avez-vous implanté à Villeveyrac ?
Au départ, il devait voir le jour à Portiragnes. Le projet était d’ailleurs très bien avancé. Jusqu’à ce qu’il y ait un changement de municipalité, en 2008… Nous avons alors sollicité d’autres communes et c’est Villeveyrac qui a été la plus intéressée.
La municipalité d’Alain Jeantet mène une dynamique politique de développement durable. Nous avons signé un bail de 40 ans avec elle pour occuper ce terrain de 7 000 m2 . À Villeveyrac, il y a une grande biodiversité, par exemple avec la présence de l’aigle royal et de l’aigle de Bonelli, et la ville est bien placée, pas très loin d’un accès à l’autoroute.
Le centre est aussi le fruit d’une collaboration quasiment inédite entre le syndicat local des chasseurs et la LPO.
Peut-on comparer un tel centre à un hôtel-hôpital pour oiseaux ?
Oui. Nous espérons accueillir à court terme un millier d’oiseaux, qu’il s’agisse de goélands, martinets, buses, hiboux, chouettes… Le centre va aussi contribuer à la protection de la pie-grièche à poitrine rose, dont l’Hérault abrite 16 des 17 couples répertoriés en France. Il accueillera à 95 % des oiseaux, et s’occupera aussi des hérissons, blaireaux, renards, chauve-souris, écureuils… Si quelqu’un trouve un rapace ou un hérisson mal en point, qu’il nous l’amène !
Le centre est-il ouvert au public ?
Attention, ce n’est pas un parc zoologique. Il nous est impossible en particulier de pouvoir ouvrir les volières au public, car cela nuirait aux oiseaux, mais nous allons y installer des caméras et les visiteurs pourront les voir sur des écrans. Nous ferons aussi des lâchers publics. Mais les gens peuvent déjà venir visiter le jardin pédagogique, même s’il faut attendre deux ou trois ans pour qu’il ait bien poussé. Et la mare, à l’intérieur, attend une pluie céleste !
Allain Bougrain-Dubourg, l’emblématique président national de la LPO, n’est pas venu à l’inauguration, pourquoi ?
Il a eu un empêchement de dernière minute, et il a été représenté par une vice-présidente. Mais il viendra bientôt puisque je peux vous annoncer que le conseil national de la LPO, qui fête donc son centenaire, se tiendra à Sète, au Lazaret, fin septembre.
Une opération de 526 000 €
La création du centre a constitué un sacré défi financier. Pierre Maigre a pu le relever en s’appuyant aussi sur le solide réseau qu’il s’est forgé au cours de sa carrière professionnelle. Sur les 526 000 € de budget d’investissement, c’est la Région qui est le principal pourvoyeur avec 100 000 €. Viennent ensuite la LPO nationale (44 000 €), la LPO-Hérault (41 500 € de fonds propres), la fondation Brigitte-Bardot (41 000 €), l’Institut de France (36 000 €), les dons de particuliers (35 000€), les dons d’entreprises (33 000 €), la CCNBT (20 000 €), le Département (10 000€), Nature et Découverte (11 000€>), Véolia (10 000 €), Eiffage (10 000 €), Bouygues (6 700 €), la fédération de chasse 34 (5 000 €), la commune de Villeveyrac, la communauté de communes de l’étang de l’Or, la ville de Frontignan… Résultat : il n’a fallu emprunter que 10 000 €.
Source : http://www.midilibre.fr/2012/06/25/un-hotel-hopital-pour-les-oiseaux-et-animaux-une-operation-de-526-000-eur,522994.php