De lamontagne.frLes hirondelles, ces virtuoses de la chasse en vol, vous confient leurs nids pour l’hiver…- J.P Leau.LPO Délicates voisines d'été, les hirondelles sont si familières à l'homme qu'il les associe au décryptage de son univers.
Il dit qu'elles ne font pas le printemps mais il fait un v'u au premier « kiiii ». Il dit que le mauvais temps arrive quand leur vol est bas. Il nomme un outil échancré « gironde », d'après leur nom ancien…
Mais combien sommes-nous à savoir encore repérer les quatre espèces de nos régions ?
L'hirondelle rustique (ou des cheminées) est la plus connue. On pense qu'elle fut une espèce rare, nichant à l'entrée des grottes au temps des cavernes. Or, comme on ne connaît presque plus de colonies en site naturel, on la soupçonne d'avoir proliféré dans la trace de l'homme.
Tout comme son pendant : l'hirondelle des fenêtres, qui préfère accrocher ses nichées à l'extérieur des bâtiments.
Fenêtre ou cheminée ? Dans une Auvergne où les printemps savent être rudes, l'hirondelle rustique cherche le confort des intérieurs pour accrocher son nid en forme de coupelle. On le découvre à l'angle d'une toiture et d'un mur, dans un clocher…
L'hirondelle des fenêtres, elle, confectionne son nid en cocon. Il tient comme par miracle sur les façades, sous les avancées de toits ou le tablier des ponts.
Sculpteurs de boue. Les deux espèces bâtissent en tout cas leurs abris becquée après becquée, en rapportant de la boue. Deux (parfois trois) nichées y voient le jour chaque été. Trois à cinq jeunes prendront ainsi leur envol en juin puis en août (voire septembre). Puis les nids serviront aux générations suivantes, où à d'autres couples si l'architecte ne revient pas lui-même les occuper.
Voyage. Car ces quelque 14 à 17 grammes d'élégance sont de grands migrateurs qui ne vivent guère plus de quatre ans. L'hirondelle rustique entreprend chaque automne un périple de 4.500 kilomètres, au rythme de 300 km par jour jusqu'en Afrique équatoriale. Et l'hirondelle des fenêtres pourrait même faire le voyage sans se poser puisqu'elle est un des seuls oiseaux d'ici à dormir en l'air, les ailes étendues sur les thermiques.
Petites merveilles d'aérodynamique, les deux espèces reviendront, dès mars, gober en vol 4 à 5 grammes d'insectes par jour !
Évoluer ou reculer. Jusqu'à quel point ont-elles fini de nous surprendre ? Jean-Jacques Lallemant, salarié de la Ligue pour la protection des Oiseaux (LPO) veut croire qu'elles sauront encore évoluer pour survivre au changement radical de l'habitat et de l'activité humaine.
En Afrique, on pense qu'elles succombent aux campagnes d'éradication des criquets. En Europe, elles souffrent aussi des pesticides, remembrements et nouvelles pratiques agricoles. « Pour l'instant, par exemple, on n'a vu aucune hirondelle parvenir à accrocher un nid sous un bâtiment métallique. »
Quand il rénove, l'homme calfeutre tout. Mais les hirondelles reviennent rarement avant la fin des grands froids. Peut-être y aura-t-il quelques aérations à libérer au dégel ? Des soupiraux à entrouvrir au printemps ?
Source : http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/departement/puy-de-dome/clermont-ferrand/2012/11/18/sur-cinq-especes-dhirondelles-connues-en-france-quatre-nichent-dans-le-departement-1337655.html