De charentelibre.frPerruches, chiens, cochons, vaches et chèvres ont occupé la majeure partie de l'audience du tribunal de police de Cognac hier.
Vous avez transformé votre habitation en une espèce d'arche de Noé. Apparemment, vous mangez quelques-uns de vos animaux, mais la plupart c'est pour votre plaisir. Le problème c'est que votre amour pour eux ne se traduit pas par de bons soins.»
Xavier Landry, le président du tribunal de police de Cognac, a résumé l'affaire qui a amené Stéphane à la barre hier après-midi. Le quadragénaire, originaire de Cherves-Richemont, avait déjà écopé de dix mois de prison ferme après un jugement du tribunal correctionnel d'Angoulême en mars dernier.
Il comparaissait alors pour une étonnante série de cambriolages dans le Cognaçais. Baptisée «Congel 16», l'opération des gendarmes avait abouti à une perquisition au domicile de Stéphane en août 2011. Des jets skis, du vin, des outils, mais aussi du gibier congelé ou encore des animaux vivants y avaient été trouvés. La direction des services vétérinaires avait été appelée pour juger des conditions de vie des animaux.
«Vous ne ramassez pas très souvent les animaux crevés»
La liste détaillée par Xavier Landry est longue. Il y avait les quatre porcs vietnamiens et leurs dix porcelets qui piétinaient des gravats, risquant à tout moment de se blesser. Les treize perruches et le cadavre de l'une d'elles reposant au fond de la cage. «Vous ne ramassez pas très souvent les animaux crevés», a lancé le président. Il y avait aussi ces cadavres de lapins entassés dans une caisse, que les dizaines de poules se faisaient un malin plaisir de picorer. Il y avait les lapins en surnombre dans de petites cages et sans eau. Sans compter les trois chèvres et les sept moutons, dont la moitié n'avait pas été tondue depuis deux ans. Et les quatre chiens non pucés. Les mesures de prophylaxie pour prévenir les maladies animales n'étaient pas respectées.
«Je suis à la campagne, j'ai mes bêtes, je ne vois pas où est le problème. Si je prends des pieds de tomates, je ne vais pas déclarer mes pieds de tomates», s'est défendu Stéphane, immédiatement relayé par son avocat. «Je suis heurté par la complexité et la technicité des contraventions. Personnes ne connaît une réglementation aussi tatillonne. Le brave citoyen lambda qui ne savait pas, on ne peut pas le déclarer coupable».
Lydie, une cousine de Stéphane, comparaissait également pour lui avoir donné des bêtes sans établir de déclaration. Leur avocat a plaidé la relaxe, rappelant que Stéphane s'est depuis débarrassé de tous ses animaux. Le procureur a requis 1.468 euros d'amende à l'encontre de Stéphane et 190 euros à l'encontre de sa cousine. Le jugement a été mis en délibéré au 21 janvier 2013.
Source : http://www.charentelibre.fr/2012/11/20/une-arche-de-noe-a-la-barre,1125486.php