De sudouest.frRetraité de l'armée, l'homme d'action cherchait un nouveau sens à sa vie lorsqu'il a découvert le massacre des lévriers. Il se bat pour eux désormaisBruno Terral a lui-même adopté Pickel et Bielsa, deux lévriers martyrisés en Espagne où ils étaient voués à la mort. (photo f. M.) Le quinquagénaire n'est pas du genre à remplir ses journées de mots croisés ou de cueillette de champignons. Ancien militaire, Bruno Terral est un homme d'action et de service.
Mais des douleurs dorsales ressenties depuis une opération militaire à Djibouti, cinq ans plus tôt, l'ont contraint à prendre une retraite prématurée en 2000. Un départ précipité vécu comme un coup dur. « Je ne voyais plus rien à faire », se souvient-il.
Durant sa rééducation dans le Var, en 1995, Bruno Terral rencontre une infirmière dont il fera son épouse. Née à Condom, Nicole Manente et son époux viennent alors s'installer dans la sous-préfecture en 2000. « J'avais besoin de m'investir dans quelque chose, d'être utile », raconte-t-il.
50 000 massacres par an
Sportif, le Castrais se met alors à entraîner les rugbymen de tous les niveaux à la SAC. Six ans d'investissement associatif et de vie collective qui s'achèvent à nouveau brutalement. « Être remercié de la SAC après l'armée, ça a été dur. J'ai pris une claque et j'étais un peu K.-O. », se souvient-il sans amertume.
Entraîneur des juniors de Fleurance depuis 2006, il voit malgré tout son moral se flétrir à partir de 2010. « Je me suis progressivement isolé », se souvient le Condomois en recherche d'une activité « qui me redonne l'envie de servir encore à quelque chose ».
Les yeux implorants d'un lévrier brutalisé lui souffleront la cause que le retraité veut désormais défendre. Depuis le début de l'année 2012, Bruno Terral est en effet investi dans l'association Galgos France qui tente de sauver les lévriers et podencos massacrés en Espagne.
« Ces chiens sont utilisés pour la chasse ou les courses à pari. Dès qu'ils ne sont plus aptes, ils sont torturés et massacrés », raconte-t-il. Pas de moins de 50 000 seraient ainsi martyrisés chaque année.
Parmi les dix associations françaises mobilisées contre ce carnage et pour organiser l'adoption des lévriers dans l'Hexagone, le Condomois a choisi celle dont le siège est basé à Agen. « Outre le fait de me rendre utile, je recherchais une occasion de nouer de nouveaux contacts et de créer des liens », explique-t-il.
En quête d'adoptants
La cause de ces chiens mobilise aujourd'hui toute l'énergie de Bruno Terral. Le Condomois a lui-même adopté deux lévriers pour qui il dit être tombé en amour. « Aujourd'hui, tout mon temps libre est voué à ces chiens qui m'ont redonné le sentiment d'être utile et la joie de vivre », confie-t-il.
Une vie désormais entièrement organisée pour remplir sa mission, jusqu'à quitter le rugby à la fin de la saison. « Je veux pouvoir m'investir dans les convois qui vont chercher les chiens le week-end ». Galgos France est en lien avec deux refuges espagnols. Ils s'évertuent à récupérer les lévriers dans les fourrières avant l'euthanasie. Lesquels sont ensuite transportés jusqu'à Mazarin (47) avant d'être confiés à leur famille adoptive. Des adoptants particulièrement difficiles à trouver.
« Mon rôle est d'organiser le covoiturage des chiens de Mazarin à la famille d'accueil qui peut être n'importe où en France », explique Bruno Terral. Un travail pointu de logistique qui convient à merveille à l'ancien militaire.
Déjà, le Condomois envisage de passer une partie de l'été 2013 dans le refuge de Cuenca pour découvrir le premier maillon de cette chaîne de vie.
Source : http://www.sudouest.fr/2012/12/26/les-chiens-redonnent-du-mordant-918463-2362.php