De lalsace.fr
Conséquence de la longue vague de froid : de très nombreuses espèces d’oiseaux stationnent actuellement en Alsace en attendant des jours meilleurs pour gagner leurs lieux habituels de nidification.Le pluvier doré est exceptionnellement de passage dans les prairies humides d’Alsace, en attendant de poursuivre son voyage vers la Scandinavie ou la Sibérie, où il niche. Photo Charles Metz Bel hiver pour les passionnés d’ornithologie : ils n’en finissent pas d’observer des espèces rares en Alsace et des concentrations inédites. Dans les jardins, les rouges-gorges familiers et les rouges-queues noirs sont plus nombreux que d’habitude : « Ceux qui ont hiberné chez nous ne sont pas encore partis pour nicher plus au nord. Ils ont été rejoints par ceux qui ont hiberné au sud et sont déjà arrivés pour nicher ici » , explique-t-on à la LPO Alsace (Ligue pour la protection des oiseaux).
Phénomène rare
Tant que persistent les vents du nord, les migrations sont bloquées. Le pinson du nord, le jaseur boréal et bien d’autres n’ont pas encore pris le chemin de la Scandinavie ou de la Sibérie, dont les sols sont encore bien gelés.
L’Alsace est aussi terre d’accueil pour de très nombreux oiseaux d’eau qui hibernent au bord du Rhin et dans les zones humides. L’hiver rigoureux en a amené ici bien plus que d’habitude.
Et, fait surprenant, des espèces comme le pluvier doré, qui niche dans le grand nord et fait étape sur les côtes ouest de la France, ont dévié leur route vers l’est. « C’est un phénomène rare : il n’aura aucune conséquence sur les populations d’oiseaux, qui s’adaptent à ces variations climatiques. »
Remplir les mangeoires
Le phénomène n’est pas limité à l’Alsace : « Des témoignages similaires émanent de plusieurs autres régions de France et d’Europe » , constate la LPO qui invite à poursuivre le nourrissage des passereaux dans les jardins tant que les sols sont gelés : « Comme la végétation est en retard, les oiseaux ne trouvent pas encore d’insectes et de vers pour se nourrir. »
Les observateurs attentifs sont invités à enregistrer leurs données sur le site public de science participative www.faune-alsace.org chapeauté par le Museum d’histoire naturelle. « Vous contribuerez ainsi à donner une idée précise de ce phénomène exceptionnel » , souligne la LPO.
Pas de panique pour les débutants : les données sont vérifiées par des spécialistes avant d’être validées. Les résultats sont accessibles à tout public.
Source : http://www.lalsace.fr/actualite/2013/04/05/des-oiseaux-migrateurs-bloques-par-le-froid-en-alsace_________________