De sudouest.fr
Merguez aux hameçons pour tuer trois chiens Une enquête est ouverte pour acte de cruauté envers des animaux domestiques.
Samedi, Anne Spiteri et son fils Jonathan savaient que leurs chiens étaient sauvés. À l'inquiétude d'avoir failli perdre Mimie, la caniche de 13 ans, et Balto, le berger allemand de 5 ans, fait suite le dégoût. Pourquoi tant de haine ? Quel machiavélisme dans le forfait !
L'ingénieure en retraite vit dans un lotissement tranquille de Cestas, près du quartier Réjouit. Jeudi 11 août, elle ouvre la porte de la maison, vers 7 heures, pour que ses chiens prennent l'air. Deux d'entre eux, la caniche et le berger (le chien de Jonathan, confié pour trois jours à sa mère), trouvent des morceaux de saucisses, jetés par-dessus la clôture. Le troisième chien, un labrador, n'a pas le temps de toucher aux bouts de viandes sur lesquels s'est précipitée Anne Spiteri. Tout de suite, elle imagine qu'il s'agit de morceaux empoisonnés.
Comment pourrait-il en être autrement ? « Il y avait 9 tronçons de merguez fraîche de 3 centimètres de long, jetés dans mon jardin ». Elle en ramasse 5 mais ne peut empêcher la caniche et le berger d'en engloutir 4.
Une pièce à conviction
Anne Spiteri téléphone à un vétérinaire de Cestas, le Dr Gaudray, pour lui demander de quelle manière agir face à ce qu'elle pense être un empoisonnement. Elle a gardé les cinq morceaux de merguez dans le réfrigérateur comme pièces à conviction. La vétérinaire lui conseille d'ouvrir une saucisse pour déceler l'aspect du poison, ce qui pourra donner une indication sur sa nature.
Et là, Anne Spiteri découvre un hameçon caché dans chacun des bouts de viande. Les chiens ont donc avalé 4 hameçons. Ils sont transportés à la clinique vétérinaire Alliance à Bordeaux. La caniche est traitée par endoscopie et trois hameçons sont extraits de son estomac.
Les choses s'avèrent plus compliquées avec le berger allemand car l'hameçon a migré vers l'intestin. La vétérinaire mobilisée espère qu'un traitement alimentaire permettra une expulsion par la voie naturelle. Sinon, il faudra procéder à une intervention lourde et risquée pour la vie de l'animal. Onéreuse aussi pour sa propriétaire.
La délivrance intervient dans la nuit de vendredi à samedi, selon le meilleur scénario espéré. Les deux chiens sont sauvés… Et Anne Spiteri (qui souligne l'efficacité et l'accueil des vétérinaires), doit s'acquitter de 700 euros. « Et encore, ils ne m'ont pas tout fait payer ».
Des faits pris au sérieux
La suite de l'affaire, désormais, est le dépôt d'une plainte à la gendarmerie de Cestas pour « sévices graves ou acte de cruauté envers un animal domestique ». Le code pénal prévoit dans ce cas jusqu'à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende.
Les gendarmes prennent l'affaire au sérieux. Ils se rendent dans le quartier, interrogent, effectuent une perquisition, qui ne donnera rien, chez un voisin.
Anne Spiteri s'interroge. Selon elle, ses chiens « aboient peu, normalement, dans la journée ». Ils ne vagabondent pas. De toute façon, elle n'a pas reçu de réclamations du voisinage, encore moins de menaces. Juste quelques mots, finit-elle par se souvenir, il y a quelque temps, avec un voisin, sur un sujet qui ne portait pas sur les chiens. Alors ?