joel16 Administrateur
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| Sujet: Jacques Delamain, observateur du monde à travers les oiseaux Ven 19 Aoû - 18:31 | |
| De lexpress.fr L'ornithologue Jacques Delamain observait les oiseaux comme nul autre. Y compris en pleine Grande Guerre.Après avoir lu ce livre, on n'écoute plus les oiseaux comme avant, on ne les regarde plus comme de petites choses sans importance. Pour Jacques Delamain (1874-1953), frère du créateur des éditions Stock, patron d'un des fleurons du cognac, le bonheur consistait à contempler ses voisins oiseaux des forêts ou des fonds marécageux, au fin fond de sa Charente natale. Aucun détail ne lui échappe : formes, couleurs, chants et jeux. Aucun ornithologue n'a décrit avec autant de précision les musiques produites par la gent ailée, du cri au roucoulement amoureux, leurs variations au cours des saisons, la grâce de leurs mises en scène. Aucun n'a su raconter ce monde mystérieux, plus compliqué qu'on ne pense, plus organisé, plus en accord avec la nature aux alentours. Une accumulation d'observations qui supposent silence, respect, méditation. Deux chapitres, plus lyriques que les autres, les noces et l'automne, célèbrent le mystère de ces grands voyages qui mènent les migrateurs du Nord au Sud, puis du Sud au Nord, depuis le minuscule tarin vert aux grandes oies cendrées. Un pèlerinage obligé sans lequel les espèces ne pourraient se reproduire, revenant, d'année en année, sur le site où elles sont nées. Une route épuisante, au cours de laquelle les couples se forment, s'entraident. On s'indigne, à la lecture de ces lignes, que les hommes aient pu créer tant d'obstacles à leur navigation : chasse incontrôlée, asséchage des marais, empoisonnement des cours d'eau. Comme si les tempêtes et les sécheresses ne suffisaient pas à les mettre en danger. Certains oiseaux, épuisés, trépassent avant d'arriver à la terre promise. Comme si cette migration était une métaphore de la vie tout entière. La seconde partie du livre reprend les meilleurs passages du journal de guerre de Delamain. Stationné dans la Marne et dans l'Aisne, l'auteur note, entre deux passes d'artillerie, les faits et gestes de ses amis ailés. Qui continuent leurs travaux et leurs jours, malgré les obus, afin d'embellir le monde. Delamain, Virgile ou saint François des oiseaux ? Le Charentais loue ces vies minuscules dans un texte raffiné, poétique autant que savant, qu'on avait, à tort, oublié. _________________ | |
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