De cyberpresse.ca
(Québec) La petite municipalité de Saint-Vallier, dans Bellechasse, a décidé de passer à l'action et d'interdire aux «paparazzis» de nourrir les harfangs des neiges. Au cours des dernières semaines, deux panneaux interdisant cette pratique décriée par tout ornithologue qui se respecte sont apparus sur la montée de la Station, route transversale qui mène du village vers l'autoroute 20.Les deux panneaux interdisant de nourrir les harfangs sont bien en vue le long de la montée de la Station, à Saint-Vallier.
Collaboration spéciale, Jacques Samson
C'est un lieu très achalandé où les photographes peu scrupuleux se pointent les poches pleines de souris qu'ils lancent pour attirer les harfangs afin de pouvoir faire des clichés spectaculaires.
C'est une pratique abondamment condamnée dans le milieu ornithologique. En nourrissant ainsi les harfangs, on les rend dépendants et très vulnérables. Le harfang est un oiseau sauvage qui doit se nourrir seul pour survivre dans la nature; quand on le nourrit pour le photographier, on lui fait perdre ses réflexes de chasseur et c'est dangereux pour sa survie.
Également, en le nourrissant, on fait en sorte qu'il n'a plus peur de l'homme et là, ça devient dangereux pour lui. Un harfang a été happé par une voiture parce que sa présence ne lui faisait plus peur; au contraire, il savait qu'un bon lunch s'y trouvait peut-être.
J'ai bien l'impression que Saint-Vallier est un chef de file avec cette interdiction, et j'espère sincèrement que d'autres municipalités emboîteront le pas.
Joint au téléphone, le maire de Saint-Vallier, Gilbert Vallières, précise que non seulement sa municipalité a interdit de nourrir les harfangs, mais des gens sillonnent aussi le territoire pour sensibiliser les délinquants. Il y a aussi des pourparlers avec les agents de la faune pour voir comment on pourrait enrayer ce fléau.
»» Survol
Où sont passés les oiseaux?
> Cette question revient régulièrement dans mes courriels, j'en ai déjà traité, mais j'y reviens. Généralement, les gens m'écrivent qu'ils ne savent pas ce qui se passe. Ils nourrissent les oiseaux depuis des années et, tout à coup, plus un seul ne fréquente leurs mangeoires. Il peut y avoir plusieurs raisons à cela, mais je vous dirais que 9 fois sur 10, c'est la présence d'un prédateur qui est en cause. Les rapaces se nourrissent beaucoup de petits oiseaux et lorsqu'ils flairent un rassemblement autour de mangeoires, ils profitent de l'occasion. À ce moment, les oiseaux disparaissent pour se réfugier sous des cieux meilleurs, mais quand le prédateur ne trouve plus son approvisionnement quotidien, il change d'endroit et les oiseaux reviennent enfin.
Pygargues au rendez-vous
> Le moins que l'on puisse dire, c'est que Denis L'Anglais, de Québec, s'est payé la traite le 25 décembre à l'heure du midi, alors qu'il circulait à la croisée du chemin Gosford et de la route des Vallons, à la sortie de Saint-Jacques-de-Leeds. Il s'en allait vers Inverness. Ils étaient une famille de quatre pygargues. D'abord, quand il les a vus traverser la route 500 mètres devant lui, il a pensé qu'il s'agissait de dindons sauvages comme il en avait photographié en Estrie l'automne dernier. Il a arrêté son véhicule, s'est muni de son appareil photo et s'est approché doucement. Trois des pygargues se sont dirigés dans un boisé, tandis que le quatrième s'est perché sur la cime d'un sapin tout près de la route. C'est après avoir vu l'envol et l'ampleur des oiseaux qu'il a compris que ses dindons sauvages étaient plutôt des pygargues à tête blanche, cet oiseau que les Américains appellent bald eagle et qui est devenu l'emblème de leur pays. M. L'Anglais est heureux de sa chance et il m'a fait parvenir une douzaine de photos pour en témoigner.
Un troglodyte de Caroline
> Jean Lebel, de Saint-Augustin-de-Desmaures, était particulièrement fier d'avoir observé à ses mangeoires, le 8 décembre, un troglodyte de Caroline. Voici ce qu'il m'écrit : «Je ne suis pas un expert ni même un amateur très averti, mais j'observe les oiseaux depuis plusieurs décennies en essayant de les identifier. Cette semaine, à notre mangeoire, près du golf de Cap-Rouge, nous avons vu pour la première fois au Québec un troglodyte de Caroline. Malheureusement, je n'ai pu le photographier. Un de nos guides (D.& L. Stokes) mentionne que cette espèce est en expansion vers le nord-est, de sorte que cette variété d'oiseau a sûrement déjà été observée à Québec, mais je suis tout de même fier de vous le mentionner.»
Autour des palombes
> Nicole Lafleur m'a fait parvenir une magnifique photo d'un autour des palombes que son neveu «à l'oeil particulièrement aiguisé» a prise dans un boisé à Charny, ce qui me permet de vous parler un peu de ce grand rapace qui fréquente nos régions. Cet oiseau de proie est reconnu pour son mauvais caractère, en particulier la femelle qui défend son nid contre les prédateurs. Elle s'attaque violemment à tout ce qui peut mettre la vie de ses petits en danger; elle peut même s'en prendre à l'homme. C'est un oiseau qui vit généralement au nord même en hiver, où il se nourrit de lagopèdes et de lemmings. Quand la nourriture se fait plus rare, il descend vers nos régions et c'est ici qu'on peut l'observer, même dans les villes. Une femelle autour pond généralement de deux à quatre oeufs, qu'elle couve une trentaine de jours. Quand les petits sont nés, ce sont les deux parents qui les nourrissent. Après 35 jours, les petits quittent le nid, mais ils restent dépendants durant 70 jours.
FicheLongueur : de 51 à 66 cm
Envergure : de 48 à 68 cm
Poids : 912 g (mâle),
1137 g (femelle)