De sudouest.frLes policiers sont intervenus jeudi soir dans un restaurant japonais qui pratiquait la vente illégale de chiots, pour quelques centaines d'euros.Onze chiots ainsi qu'un labrador et un chien mâle ont été découverts par la police dans une salle du Nagoya. (Photo S.L.) Hier, le restaurant japonais Nagoya, situé cours Alsace-Lorraine, annonçait sur sa porte d'entrée être fermé pour la journée. Son gérant était en effet convoqué au commissariat. Il en est sorti avec une amende pour avoir vendu illégalement des chiots dans son restaurant.
L'alerte a été donnée par une dame qui a appelé l'association de protection et défense des animaux Venus. Elle a acheté un chiot au restaurant en juillet dernier. Depuis, il souffre de problèmes intestinaux et a sans cesse besoin d'un vétérinaire. Didier Talou, président de l'association Vénus, a alors fait remonter l'information auprès de la fondation Brigitte Bardot qui lui a demandé d'enquêter sur le terrain.
« Chiots très craintifs »
Jeudi soir, Didier Talou se rend donc au restaurant en se faisant passer pour un client. Il raconte avoir perdu son labrador et vouloir le remplacer. Son interlocuteur lui propose alors d'acheter un chiot, mais non identifié et non vacciné. « Il m'a demandé de payer 300 euros en espèces, se souvient Didier Talou. J'ai fait semblant de chercher un distributeur où retirer, et j'ai prévenu la police ».
Au retour du défenseur des animaux, le restaurateur avait sorti six chiots afin de le laisser choisir. « Ils pissaient partout, déplore Didier Talou. Mais ils n'étaient pas en mauvais état, il faut le dire. En revanche, deux chiots de sept ou huit mois étaient très craintifs ». La police intervient et pénètre dans une chambre attenante au restaurant. Ils découvrent alors une pièce à l'air irrespirable.
« Dans la même salle, il y avait des sacs de riz qui servent à l'alimentation du restaurant et des chiots qui baignaient dans leurs excréments », témoigne Didier Talou. Les policiers demandent à visiter la cave où ils découvrent un chien mâle. Au total, ils ont compté un labrador, onze chiots et ce chien. « Le restaurateur m'a indiqué qu'ils faisaient trois portées par an », raconte le défenseur des animaux. Des commerçants voisins confirment par ailleurs avoir vu plusieurs chiots sortir et rentrer du restaurant.
Plainte des associations
Suite à cette action, les animaux ont été saisis et confiés au Service pour l'assistance et le contrôle du peuplement animal (SACPA). Puis, ils ont été confiés à un membre de la famille du restaurateur qui dispose de terrain à la campagne.
Une décision qu'ont du mal à comprendre les défenseurs des animaux. « La maltraitance, ce n'est pas forcément battre son chien, explique Didier Talou. C'est aussi le maintenir dans des conditions qui l'empêchent de sortir ». Ainsi, l'association Venus et la fondation Brigitte Bardot entendent porter plainte contre le restaurant japonais auprès du procureur de la République.
Ce restaurateur (1) avait déjà fait l'objet d'un procès-verbal l'année dernière. Les faits : il avait laissé son chien dans sa voiture, fenêtres fermées et en plein soleil. Il sera convoqué au tribunal en octobre à ce propos. Cette affaire survient alors que Bordeaux connaît par ailleurs un problème de vente de chiens à la sauvette dans les rues du centre-ville. Il est donc conseillé de rester vigilant et de se tourner vers les endroits réglementés comme les animaler ies si l'on souhaite acquérir un animal de compagnie.
(1) Nous avons contacté à plusieurs reprises hier l'établissement, mais aucune suite n'a été donnée à nos demandes d'interview.
Source : http://www.sudouest.fr/2012/08/25/vente-de-chiots-a-la-carte-803787-2780.php