joel16 Administrateur
Messages : 12739 Date de naissance : 16/04/1963 Date d'inscription : 14/05/2009 Age : 61 Localisation : Lagarde sur le Né Emploi/loisirs : Ambulancier / Eleveur de Kakariki et Fondateur du Forum Humeur : Bonne , oui mais ... !
| Sujet: Quand les macareux étaient menacés d'extinction - Perros-Guirec Ven 30 Déc - 17:42 | |
| De ouest-france.fr Il y aura bientôt cent ans, naissait, en janvier 1912, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) dont le premier combat porta sur la sauvegarde des macareux de l'île Rouzic. Le train n'a pas apporté que des bienfaits aux régions qu'il se met à irriguer aux XIX e siècle. Ainsi, dans le Trégor, il a, pendant quelques années, déversé des cohortes de chasseurs qui provoquèrent des ravages dans les populations d'oiseaux des Sept-Îles. Des ravages tels que certains s'en émurent au point de mobiliser la toute jeune Ligue pour la protection des oiseaux qui réussit à mettre fin à ces tueries. Mais il s'en était fallu de peu. Lannion est raccordée à la ligne de chemin de fer Paris-Brest en 1881. Ce moyen sûr et confortable rapproche nos plages de la capitale, ouvrant la voie au tourisme, confirmé en 1885 par la construction d'un hôtel dans un lieu pratiquement désert... Trestraou. Au cours de l'année 1900 naît « Le syndicat des plages de Perros-Guirec, Trégastel, Trébeurden et des eaux minérales de Lannion ». Leur première préoccupation est de promouvoir les communes adhérentes à l'aide d'une affiche vantant les attraits de la côte. Perros-Guirec met en avant deux distractions : « la pêche à la crevette et la chasse aux oiseaux de mer (calculots, perroquets de mer terrant comme les lapins) ». La Compagnie des chemins de fer de l'Ouest accepte d'apposer ces affiches gratuitement dans les gares de son réseau. Les gens du pays s'étaient aperçus d'une diminution dramatique de la colonie, des chiffres furent avancés : de 20 000, elle était passée à 2 000. Les pêcheurs appréciaient les oiseaux marins ; ils leur servaient d'indicateur. Charles Barré, un homme de loi lannionnais dénonce cette tuerie (1) « C'est du port de Ploumanac'h que partent, vers les mois de juin et de juillet, de joyeuses équipes de chasseurs allant en expédition contre les calculots (perroquets bretons). On peut voir alors de bon matin ces nemrods, armés de fusils et munis de cartouches, chargés de provisions pour quatre jours au moins, prendre d'assaut quelques barques louées d'avance et, toutes voiles dehors, filer au large en chantant les couplets en vogue de Yann Nibor, de Botrel ou des cafés concerts de la Butte. » En juin 1911, de retour d'une excursion sur l'île Rouzic, le lieutenant Hémeury (2), un passionné d'ornithologie, écrit au directeur du Muséum de Nantes. Le constat est désastreux : « Une déception nous attend, la colonie a été décimée, l'île offre l'aspect d'un champ de carnage ; au bord des trous où nichaient des mouches de cadavres, des silpha, une odeur infecte. » Le sol est jonché de douilles, huit jours auparavant deux ou trois Parisiens débarquèrent avec une caisse de soixante kilogrammes de cartouches. Le scientifique extrait des trous des poussins morts, des oeufs pourris, abandonnés. Il estime qu'à ce rythme, la colonie de macareux aura complètement disparu, dans trois ou quatre ans. (1) Carnets de Charles Barré, 1903. (2) L'Archipel des Sept-Îles, Léon Dubreuil et Maxime Gourhand, édité par les syndicats d'initiative de Trégastel et de Perros-Guirec. Imprimerie Chevalier. _________________ | |
|